2004-03-25 - David & Him - Journal du Jura
Lundi soir, dans un Palais des Congrès
mué en caveau gothique, le groupe finlandais HIM a confirmé son statut de fer
de lance de la mouvance du heavy metal romantique.
Il n’est que midi ce lundi 22 mars,
mais déjà quelques jeunes admiratrices squattent le parvis du Palais des
Congrès dans l’espoir secret d’apercevoir Ville Valo, le chanteur ô combien
charismatique de HIM. Hélas, ce qu’elles ne soupçonnent pas, c’est que le
groupe n’arrivera qu’en fin d’après-midi en provenance de Zurich, où il s’est
produit la veille devant une foule de 2500 fidèles. Au fil des heures, c’est
une population bigarrée qui fait le pied de grue devant la salle de concert. Un
coup d’œil rapide permet de deviner que ce n’est pas la SOB qui investira les lieux.
Le look de ces quelque mille aficionados ne laisse guère planer le doute : on
exhibe ses piercings à la pelle, ses tatouages tribaux, ses ongles noircis, son
Rimmel sous les yeux, ses longues bottes noires et ses manteaux de cuir: tout
ce beau monde est paré pour accueillir l’un des plus grands groupes gothiques du monde.
Pile à l’heure, le quintette scandinave
fait son apparition dans un halo de lumière. A contre-jour, on devine Ville Valo,
arborant un T-shirt des Helsinki Vampires. Clope au bec (il en fume 80 par jour
!), les yeux marqués au crayon noir et la barbichette naissante, il se fend d’un
timide «Hello» avant d’entamer Buried alive by love, puis Wicked game, un
classique de Chris Isaak repris splendidement. La set-list est sans surprise :
Join me (in death), The funeral of hearts, In joy and sorrow, Your sweet 666,
que des hits. Et une autre reprise, audacieuse, de Neil Diamond: Solitary man.
Le magnétisme du longiligne sex-symbol ne laisse pas les nymphettes des
premiers rangs de marbre. Entre deux morceaux, l’une d’entre elle s’écrie :
«Ote ton T-shirt et ton pantalon!» Flatté, il lui répond tout de go: «Mais tu n’as
pas l’air d’avoir seize ans»… 90 minutes durant, sa voix suave et superbement grave
survolera un épais mur de guitares. Un peu comme si Black Sabbath avait tapé le
bœuf avec Nick Cave. Il est plus de minuit, mais des dizaines de groupies sont
encore agglutinées autour du bus classieux du groupe. A leur grand dam, ce n’est
pas ce soir-là que Sa Majesté Infernale (c’est la signification des initiales HIM)
en mettra quelques-unes dans son lit. Pour cause, il est déjà temps pour le
groupe de prendre la route. Destination Hambourg via 800 kilomètres de bitume
et de longues heures de mauvais sommeil. C’est (aussi) ça, la vie de star…
Backstage: Ville Vallo, Sa très
gothique Majesté, et David Jeanmonod, le très déjanté vainqueur du concours du
JdJ