DJ FREESOUL

Ayla puis Zurich ... en passant par Camden Town (depuis 1995)

" J'ai de sacrés souvenirs avec Sascha Doerr aka DJ FREESOUL. Un biennois …. Comme moi ! Et une soirée en particulier lorsqu'il était DJ Blade. Une soirée au Hype (celui d'avant le millenium, au-dessous du fabuleux Take 5) en 1996, une soirée fabuleuse avec une dernière plaque jouée à 3h00 du mat.

J'étais le DJ du light ce soir-là et Sascha a dû jouer plus de 6 heures non-stop. La faute à un DJ malade. (Sauf erreur DJ Energy.) Ce soir-là, nous allons mettre le feu ! A trois heures du mat nous sommes obligés d'arrêter tout. Mais nous avons une dernière surprise. Le disque "Ayla" est sorti l'après-midi même et nous avons un exemplaire. Le morceau dure environ 7 minutes. Les néons sont déjà allumés et les gens commencent à partir. Mais .... Les rebelles (Sascha et moi) décident de jouer ce dernier morceau. Et c'est la folie pure. Nous nous asseyons derrières les platines allumons une clope et avec une grosse bière nous nous faisons un plaisir d'écouter ce morceau. Le public est conquis... même avec des néons sur puissants au plafond !

Oui ! On s’est fait engueuler comme des gosses ... mais on est des rebelles !

Merci pour cette soirée DJ.

La photo (avec mes cheveux bleus) a été prise le 7 Août 1999 au club Oxa lors de la soirée Energy'99 et la seconde devant le shop Camden Town à Bienne le 8 novembre 2012, lorsque Sascha est venu me rendre visite au shop avec son fils Anakin."

RIP Sascha (depuis 1995)

" J'ai rencontré Sascha en 1996, c'était lors d'une soirée électronique. Il était tout simplement fantastique. J'adorais son style, ses choix de disques, et surtout sa personnalité. Il était gentil, ouvert, respectueux, et surtout, ne se mettait jamais en avant. En novembre 1996, nous avons mixé ensemble pour la première fois lors d'un mariage. Lui qui jouait devant des milliers de personnes était présent pour les amis. Ce soir-là, il m'a montré comment faire, passant disque après disque. Bien entendu, c'était une fête et personne ne jugeait mes erreurs affreuses, et surtout pas lui. Au contraire, il me motivait, me poussait à faire mieux.

Dès lors, à chaque fois qu'il jouait en soirée, je le suivais. Entre 1997 et 1998, je travaillais au club HYPE en tant que technicien pour la lumière, les effets lumineux et la fumée. C'étaient les plus belles années de cette ville, la capitale de l'électro dans les années 90. Un jour de 1997, la musique "AYLA" est sortie. Il a reçu ce disque. Nous sommes un samedi. Ce jour-là, il doit mixer de 2h à 3h du matin, étant le dernier à passer. Daniel Gremion, notre ami et responsable du club, vient vers nous, tout cool comme d'habitude, et nous dit, souriant : "Ça y est, c'est l'heure... On allume et on ferme", alors qu'il allume vraiment tout le club avec des néons. Sascha me regarde et me dit : "J'ai une plaque, je l'ai reçue cet après-midi, elle doit durer 7 minutes ! Éteins les néons... On va jouer notre dernier morceau ensemble. Mets le disque et appuie sur start." Aucun mix... Juste passer un disque : "AYLA" ! Daniel nous regarde, toujours souriant, nous fait signe que c'est vraiment le dernier ! Sascha et moi allumons une cigarette, trinquons et nous asseyons sur le bord de la table de mixage. Ces 7 minutes, je ne les oublierai jamais de ma vie. Cette chanson était, est, et restera un hymne à la nuit, à la fête, à l'amitié !

En mai 1997, Jenny entre dans le club. Sascha sait que Jenny et moi sommes ensemble, mais que c'est vraiment très récent. Il me dit : "Écoute, je pense que je vais aller boire un verre au bar, discuter un peu, peut-être même sortir prendre l'air. Les disques ne vont pas tourner tout seuls. Je pense qu'un DJ devrait passer un peu de musique." Ce soir-là, il joue de la house progressive. Après avoir dit cela, j'ai passé plus d'une heure à passer des vinyles et à me sentir une star. C'était une sensation tellement extraordinaire. J'étais à la place de ceux que j'admirais.

Nous nous sommes revus de temps en temps. Les amis, pas besoin de se voir tous les jours. Et à chaque fois, nous étions heureux, souriants. Il m'avait fait rencontrer son fils : Anakin. Bien entendu, en tant que fans de Star Wars, nous étions sur la même longueur d'onde.

J'ai appris son décès avant-hier (8 Mars 2024). Et je dois dire que cela m'a fait du mal, beaucoup de douleur. Comme si un morceau de moi disparaissait. Avec ce petit texte, j'aimerais lui envoyer un salut et un immense merci. Il a rejoint la Force pour toujours. Ma pensée va à lui, à sa famille, et surtout à son fils Anakin. "

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